secourir
ce qui n'est pas visible*. Croiser
à nouveau ces quelques mots au hasard des errances
d’écran,
s’immobiliser comme la toute première fois, peser le juste poids
de ce qui réclame
de
s’égarer dans l’angle mort du
jour
et s’immerger dans ce buisson d’ eulalies soudain offert comme
une ombre entre le réel et le flou qui s’obstine à envelopper.
Une
brèche semble
s’ouvrir
sur ce que l’on ne prend pas le temps de voir dans
l’entre-deux
où
l’on s’est
recroquevillé.
Dans
cet incertain, ses cimes et ses ravins, chercher les indices de cet
invisible, s’infiltrer
et rêver d’un récit, – ne
pas être trop gourmand quand même, un fragment suffira –
se tissant entre ces ruines. D’un
oeil d’azur,
traverser
les couloirs d’ombres pour se laver d ‘aube, et
même si la langue se tait, boire
à cet arôme de
silence depuis lequel il faut attendre que la parole s’élance.
Excaver de cette veine floue les
tavelures des voix de résine qui
s’accrochent aux tempes, n’en finissant pas de murmurer ce qu’on
ne souhaite plus entendre. Alors,
d’une patience d’ange,
veiller au bord de la phrase, la main prête à se saisir de ces
bribes floues qui naissent d’on
ne sait
où, chiffonner
quelques mots, là dans ce repli, derrière la vitre voir ce qui
pourrait tenir. Dans
ce verger
de résurgences, l’œil
rivé à ce qu’il croit voir, entre
le sombre et l’incertain, d’un
candélabre verdoyant tentant de se marier au diapason bleu, tenir
l’éblouissement sur la pointe du crayon.
*Pascal Quignard
1 commentaire:
Pascal Solange ou Laura Quignard ? JFB
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