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Tu découds les murs de ta chambre, sous tes doigts les flammes se cabrent, les femmes se cambrent, un monde inconnu se cache en toi, tu attends le crépuscule dans ton lit ineffable, et de l'âme humaine te reviennent des chants en berne, des prairies de pianos, des sous-sols férocement nocturnes, bientôt se lève la nuit, le soir t'angoisse mais c'est aussi bien ainsi.
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Alors pour ne pas laisser l'art magique te prendre à la gorge, tu te lèves doucement, et portes lentement à tes genoux une vieille guitare andalouse.
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Entre tes quatre murs à la blancheur noircie se joue la vie des uns et des autres, tes mains glissent sur les cordes comme des hordes de lion en papier, la mémoire de l'autre rive est là, c'est un rêve ultime, celui de te couvrir de feu et de dévaler le cœur des filles, cela viendra toujours à temps.
Olivier Deschizeaux " Un adieu aux ailleurs" (collection l'Orpiment) Le Réalgar (2019)
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