Ce n’est plus que de la mémoire qui
subsiste APRÈS quand l’autre qui a tant compté s’est absenté
pour toujours alors il faut s’acclimater à cet APRÈS vivre sans
celui ou celle qui était une réalité habiter l’ APRÈS comme on
rêve de l’avant quand on est encore dans l’espoir de quelque
chose et surtout savoir que dans cet APRÈS il n’y a que des
souvenirs qui peuvent survivre tout le reste n’a plus droit de cité
c’est le manque qui va tenir lieu de boussole alors on compte les
heures APRÈS les jours APRÈS les années APRÈS où l’on vit
sans car vivre APRÈS c’est vivre sans même si on n’est plus
dans la même intensité qu’au premier réveil de l’ APRÈS et
tous les autres réveils pendant de nombreux jours où c’est la
première pensée qui vient lorsque l’on reprend pied dans la
réalité du matin puis un jour on s’aperçoit qu’on continue
APRÈS tout de vivre de penser de rire que la présence ne manque
plus avec autant d’intensité que c’est normal qu’il ou elle
est toujours dans les pensées mais qu’il passe APRÈS d’autres
soucis qui prennent le pas sur cet avant sans qu’on le décide
vraiment et que dans cette seconde zone où il ou elle est on
n’oublie pas non mais on a mis à distance cette absence on se
situe dans un APRÈS plus lointain celui où on accepte désormais
ne pas pouvoir revenir en arrière on a franchi un cap on est même
un peu fier de s’en sortir APRÈS tout pas si mal même si
quelquefois une musique une odeur une silhouette nous font basculer
dans cet avant et qu’on ne sait plus l’avant l’ APRÈS tout ça
se mélange c’est parfois violent puis tout se calme avant que
d’autres APRÈS et encore d’autres APRÈS se succèdent ils sont
de plus en plus nombreux et l’expérience ne sert à rien on subit
toujours le même choc des premières heures APRÈS, des premiers
jours APRÈS de la première année APRÈS et de tout ce qu’on a
laissé avec celui celle qui n’est plus de tout ce dont on s’est
dépouillé et on se prend à compter combien il peut rester d’
APRÈS avec tous ceux qui nous sont importants dont on a encore
besoin pour poursuivre sa route et il en reste de moins en moins et
l’ APRÈS soudain fait peur et s’il ne restait plus personne si
on était le dernier et APRÈS c’est fatal on se met à imaginer
son propre APRÈS celui où on ne sera pas et on se demande si
quelqu’un comptera les heures APRÈS les jours APRÈS les années
APRÈS en se remémorant les bons moments passés avec et se dire
qu’on est qu’un court moment entre un avant et un APRÈS dont on
a aucune maitrise alors savourer le pendant de ce jour où on peut
encore imaginer des APRÈS et même une implosion dans des À peu
PRÈS
Vidéo (numéro 2) de François Bon, sur le site Tiers-Livre pour expliquer cette proposition d'écriture
1 commentaire:
Superbe !
Vois-tu après de nombreux "Après", pour moi, ça se passe comme ça : il s'agit de ré-apprendre à vivre avec l'autre- passé dans un état autre-, et non vraiment disparu, car la relation continue sur un autre mode, la transmission continue, rien n'est vraiment rompu, c'est un "après" certes" mais pas un "après" SANS, c'est vraiment entretenir une autre relation.En tout cas, c'est ainsi que je le vis
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