J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

vendredi 26 juillet 2019

Ce qu'il faut



ce n’est pas que dans le cerveau c’est aussi dans le sang qu’habitent les dates et de la même façon qu’on y mesure le taux de sucre et de fer on pourrait y prélever le taux de mélancolie familiale et le pourcentage des peurs prénatale préopératoire prépubère prématrimoniale post-parturiale postmortem on pourrait y mesurer la vitesse de transmission des angoisses et leur fluctuation et la solution de l’énigme de leur stabilisation chez des personnes venues au monde comme des graines au vent charriées par des oiseaux du ciel des fétus de paille des rien-du-tout qui se plantent sur Terre avec l’intégralité des racines de leurs prédécesseurs tout le sac de nœuds du sang et débrouille-toi avec ça exactement comme ma tante Gina qui m’est devenue importante

Corinne Lovera-Vitali "Ce qu'il faut" (Editions Publie.net)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est aussi dans nos cellules que s'inscrivent toutes ces empreintes laissées par nos aïeux avec lesquelles il va bien falloir "faire" durant notre vie, les repérer, arroser les bonnes graines, les faire s'épanouir, trouver les mauvaises herbes, non pas pour s'en débarrasser mais les pour les transformer si possible en bon compost. Un travail de chaque seconde et de toute un vie. Ange-Gabrielle

Marty a dit…

le meilleur et le pire se côtoient dans nos veines
secrets transgénérationnels.... que même les oiseaux
ne connaissent pas