J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

vendredi 15 novembre 2019

Novembre





J'ai pris quelques notes et parcouru celles des jours précédents. J'y ai lu une succession de petites perceptions disparates ouvertes aux quatre vents, un théâtre sur la scène duquel les choses tantôt se  découvraient et se dépliaient, tantôt se repliaient et s'enchevêtraient; il s'agirait plus tard de les rassembler, sans forcer leurs liens, sans céder non plus à l'obsession de la suture dont parle Julien Gracq.

Il est nécessaire de laisser du jeu entre chaque chose si on veut leur accorder non seulement une chance de respirer, mais également celle de faire écho au double mouvement qui les anime, une force centripète qui les ramène à elles-mêmes et une force centrifuge qui les rapproche des autres.

Jean Prod'hom "novembre" ( éditions d'autre part 2018)

1 commentaire:

Estourelle a dit…

"laisser du jeu entre chaque chose"
les laisser respirer
respirer avec elles
desserrer
laisser vivre les mots
à leur rythme
à leur besoin