C’est tard qu’on tire parti des expériences liminaires. Elles dépassent
tellement notre discernement, nos courtes personnes, qu’elles restent
prises dans un repli de la mémoire jusqu’à ce qu’il s’avère, un jour,
qu’elles expliquent presque tout. On se demande comment on a bien pu ne
pas voir ce qui crève les yeux alors qu’il faut l’avoir perdu pour s’en
aviser. La conscience, qui est notre contribution amère, douteuse,
fugace et lacunaire, à la réalité, nous la tirons de la perte et de la
destruction.
Pierre Bergounioux " François" (Fario 2019)
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