J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 15 juin 2020

entre la lumière qui tombe et la peur qui vient*

Moisson obscure ou finement dentelée d’une pléiade de feuilles, d’un chœur de murmures pudiques, d’un haut talus de ramées cherchant de son encre noire à dialoguer avec un ciel buvardé de pensées épaisses ou futiles selon les jours, bavardes ou résolument muettes, se repaissant du vertige offert, semeur de troubles.
Du dessous de cette subtile frondaison, le bruissement continu des présages, la déclinaison lascive d’onces de vies sous une lumière mouvante, la cartographie d’un monde aux infimes battements de paupières.
De ces auréoles informes, le regard s’obstine à ausculter jusqu’aux détails les plus dérisoires, mais imprégnés de magnétisme vers l’invisible.

*Antoine Emaz

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