J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 29 juin 2020

mirage

 
Elle, dans la confusion profonde.
D’un De profundis où des songes se diluent. Éphémère vision. Où quelque chose troue la pénombre, cherche à se dire. Seuls les derniers frémissements restent en surface, délivrant quelques images aux alvéoles vides qu’elle cherche à rassembler.
Dans cette semi-obscurité, la vision se dilue, ciel et terre emmêlés, seule la lumière comme une tache, près du cœur.
Quelque chose se balbutie – elle prête l’oreille – un souffle l’effleure – elle espère la semence – les images s’enfuient.
Replier les ourlets sur le dernier mirage. Lui consentir le temps de germer. En espérant qu’enfin des mots soient libérés. D’un revers de langue, l’ailleurs s’est éloigné dans les méandres d’un monde aux rives gonflées d’obstacles , d’accrocs , de déchirures.
C’était comme un comptoir d’étain à jeter des reflets troubles, des pensées enchâssées de touffes d’herbe et de sable: la faillite du voir. Dans ces effets épars, un aparté.
La page est écrite: reste à lire.


2 commentaires:

mémoire du silence a dit…

Un accord parfait entre mots et images, un mirage, une page écrite, et une merveille de lecture. Merci.

Estourelle a dit…

Magnifique photo et le texte dit une intensité lumineuse que l'on ressent à la lecture