J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 22 juin 2020

Seuil


Elle, en un souffle retenu.
A rapprocher l’ailleurs d’un regard resserré. Une serrure forcée. Un havresac d’images où surprendre les mots. Quelque contrée encore inconnue où elle briserait les brumes du futur, laissant loin derrière les vestiges du passé.
Comme au lever de jour, les visions de la nuit replient leurs songes funèbres, même si des spectres se réfugient sous leurs ombres.
Des osselets des jours qu’il lui reste à vivre, elle en devine les contours, flous comme son regard d’enfant, un vrai asile de flous.
Une saison de mosaïque d’ombres. Elle chine du regain de lumière. Quelques caillots de ciel, une aubaine d’infini. Repousser les murs dans les lointains, et guetter l’apparition, au premier vent qui passe, d’un éventail de visions à l’horizon.
Rêver de voguer sur des nuages blancs pour passer l’épreuve du seuil et asseoir des soleils tout autour, comme sur un dessin d’enfant. Et de la mélancolie mêlée.
Délestée du poids du monde.


3 commentaires:

estourelle a dit…

grande serrure
porte ouvert sur le jour
entrer à pas de loup

mémoire du silence a dit…

Ô !
Comme tout cela est beau
Un bonheur pour le coeur.

Zoey a dit…

Great post, thank you.