J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

dimanche 27 septembre 2020

jardin

 


Elle, en un matin de septembre.

Quand la lumière qui tranche touche l’éclat déchiré. Ce rien qu’on effleure. Où traînent les voix d’avant et les rires d’enfants. Elle, à ne plus savoir quel instant d’éternité saisir, quelle soie rouler autour de ses doigts, à quelle étreinte s’enlacer.

La rosée sur la peau, cette caresse d’herbe à chaque pas qui ramène aux années de l’enfance en un bouquet de larmes.

Dans ce jardin du matin, ceinte de cette douceur, elle ouvre grand les yeux sur un ailleurs baigné d’une sorte de bleu.

Elle écoute les oiseaux cachés dans le feuillage. Et les mots des anges évanouis. À l’envers des paupières, ils se murmurent en pluie. Insaisissables, empesés d’une douce saveur d’aube, au bord de l’envol, comme une ombre sous le vent, ils parlent pour l’absente.

Le jardin n’est plus tout à fait le même, il est tissé d’échos nouveaux, de traces de ce jour lorsque les cendres l’ont rejoint sous le lilas. Une patience d’ombre en ce berceau.

Le silence racle un peu le bleu.



 

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