J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

vendredi 27 novembre 2020

On laisse tout l’œil aller dehors*


 

Se fondre dans l’illisible, l’imprécis avec le désir de s’immerger dans un flou salvateur, celui qui, sous l’apparence d’un vide, permet de se tenir dans cet entre-deux d’un monde dont on sait si peu, dans cette zone incertaine où les feuilles mortes de saules se métamorphosent en un nuage envoûtant.

Un flou empli d’incertitudes mais sans inquiétude, déposant à la surface de l’eau cette évanescence de ce qui peut juste être ébauché, comme une pensée qui peine à se cristalliser.

Dans cet ondoiement qu’il suscite, cette lenteur qui prend place, consentir à se laisser embrasser puis immerger dans ce passage.

(*Antoine Emaz)

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