Le
paysage, ce refuge où se poser et se reprendre d’un même
élan. La conversation qui
semble se tenir lorsque le regard se laisse happer, remuer,
se dissoudre, n’est en rien futile, mais emplie de cette intensité
rare qui se ressent parfois avec quelque être d’élection. Une
combe, un pré où quelques moutons font taches de lumière, quelques
arbres effeuillés dressant leur squelette de branches, une brassée
d’épilobes, et le mot paradis sur les lèvres.
Et tout ce qui se dérobe, que l’on laisse se perdre, parce que tout petit ou caché , ou parce que le regard ne s’est pas mis à la mesure de ce dehors. On n’a fait que traverser sans se laisser traverser soi-même par l’infime. Et pourtant, quelque chose, malgré soi, infuse.
Surprendre dans l’immobilité d’un paysage ces étoffes de lumière qui donnent au tableau dressé devant nous toute ces étincelles. Des auréoles blanches dans un pré, et le regard posé, comme celui d'un enfant, alors sur ces moutons. Serait-ce cela les anges : ces faisceaux de lumière délaissés ?
1 commentaire:
"Quelque chose malgré soi infuse"
je ressents bien ça
Enregistrer un commentaire