J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 20 décembre 2021

La semaine perpétuelle

 


Sarah écrivit le mot OMBRE dans son téléphone. Elle regarda des vidéos d'ombres. Elle dit : L'ombre est souvent dans notre dos, mais l'ombre devrait nous doubler, elle devrait passer d'abord. Chaque fois qu'elle s'arrêterait, on n'aurait qu'à s'arrêter. Chaque fois que l'ombre disparaîtrait, on s'effacerait, on n'aurait pas besoin de penser. Quand les bébés découvrent l'ombre, ils croient que c'est un animal. Elle montra la vidéo d'une petite fille qui voyait son ombre pour la première fois et qui courait en pleurant. Salim leur demanda s'ils pensaient qu'on pouvait déchirer une ombre. Sara pensait que non. Jonathan ne répondit pas, et Salim dit : C'est sûrement possible dans un laboratoire avec de gros moyens et de grosses machines. Il écrivit la phrase :

                          j'attache mon ombre dans le jardin

  

 Laura Vazquez " La semaine perpétuelle" ( Editions du sous-sol 2021)

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