Àngel Bonomini a inclus dans son Libro de los casos ( 1975) un bref récit dans lequel un vieux miroir rend des images qu’il a reflétées dans le passé. « Minutieusement, le miroir détailla sa mémoire, démêla son oubli, énonça son passé », écrit Bonomini.
Cette invention fait penser à un passage des inépuisables Cahiers de notes de Nathaniel Hawthorne : « Un vieux miroir. Quelqu’un découvre le moyen de faire revenir à la surface toutes les images qu’il a reflétées dans le passé . »
Stendhal voyait le roman comme « un miroir que l’on promène le long d’un chemin ». Kafka disait à son ami Janouch qu’il considérait l’art comme un miroir qui « avance », semblable à une horloge. Modifier le temps du miroir est, chez Kafka ( comme chez Bonomin ou chez Hawthorne), une façon de sortir du tain du réalisme.
Eduardo Berti & Monobloque «
Inventaire d’inventions » traduit par Jean-Marie Saint-Lu (
Editions de la Contre Allée 2017)
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