J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 4 avril 2022

Viatique /49

 


C’est autre chose, quand on s’arrête face à un arbre déchiqueté, c’est un regard de questions, d’empathie, quelque chose d’un peu sombre. Ce serait presque une tristesse d’enfant qui remonterait de la terre du petit jardin d’enfance. Alors, on reste là un peu recueilli.

Veinées de lumière, dorées des flammes de l’onction d’un soleil réparateur, les esquilles de bois amassées sur le sol respirent encore un peu la vie. Autour d’elles, des mousses, des grumeaux de terre, de l’humus, les ombres de la forêt. De l’effusion d’un sous-sol, on sait si peu.

Dans ce repli du temps, on recueille ces échardes abandonnées, on les considère. Parfums de noblesse, lignes de vie, l’épaisseur cotonneuse du bois, le tissu que le temps a tramé et qui gît sur le sol. Avec des rêves déchiquetés.

 

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