J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mercredi 10 mai 2023

Jalousie des jours/ semaine 52

 Voilà une année que j'écris ces Jalousies chaque jour et que je les dépose sur ce blog une fois par semaine. C'est une écriture rapide avec sept contraintes correspondant aux 7 jours de la semaine: pas de majuscule, pas de ponctuation, 7 vers, date du jour, deux mots dans le premier vers, parution d'une semaine d'un coup, évoquer ce qui filtre du jour (comme au travers d'une jalousie). La forme s'est imposée dans le premier texte écrit et je l'ai conservée tout au long de l'écriture. Une photo est venue assez vite faire écho. C'est quelque chose de fluide, rapide qui convient à ces textes qui tentent de saisir quelque chose d'infime du jour que je note sans trop y croire… Et j’ai bien envie de poursuivre l’aventure...

lundi 1 mai                                   

dos pincé

douleur revenue que l’on

pensait oubliée

marcher avec lenteur

se voir petite vieille

pester contre soi

apprendre la patience

mardi 2 mai

immersion bleue

où brûle de la lumière

un souffle clair

dans un calme

et un silence tellement immense

à ne plus savoir où on est

à la sortie de l’expo

mercredi 3 mai

incertitude saine

doute et désordre en tête

quête d’un mur où apposer le dos

quelque temps et

laisser se décanter les pensées

dans la mobilité de l’air

et le balancement des branches

jeudi 4 mai

marche paisible

sur ces sentiers nécessaires

où traverser des lieux d’arbres

de pierres de chants d’oiseaux

et d’ombres sans équivoque

marcher penser parler

et se frotter au paysage

vendredi 5 mai

jardin envahi

comme hors de lui

au-dessus le ciel se décante

on attend la venue du bleu

et l’on suit le vol large

d’une tourterelle qui traverse

en une belle calligraphie

samedi 6 mai

paroles recueillies

un poudroiement de bleus

dans ce bourgeonnement de l’instant

des visages passent

une intensité de vie se dit

dans la simplicité

dehors un peu de vent

dimanche 7 mai

vigoureux tenace

le désir du phare intérieur

à atteindre à retrouver

puis à nourrir

d’une attention permanente

dans l’intelligence de ce qui

se vit en soi



1 commentaire:

Estourelle a dit…

dans un
tou d'arbre
oeil fermé ouvert
comme un rêve
inconnu
y pénètrer devenir
corps de bois

(Merci pour ces semainiers!)