lundi 18 septembre
jusqu’à l’os
réduite à plus rien
sortir et voir des arbres
apaiser ce qui bruisse
marcher le temps que
tout se tranquillise
mardi 19 septembre
hors d’usage
c’est ainsi que je me sens
au bout de moi
de par la volonté
faire un pas de plus
et encore un pour
recommencer le temps
mercredi 20 septembre
avec eux
depuis vingt-cinq ans peut-être
renouer les saisons d’écriture
ensemble et chacun
dans son univers
un peu plus ralentis
mais la langue vive
jeudi 21 septembre
esprit chiffonné
par des phrases entendues
recadrer ce qui se doit
pour que tout puisse continuer
entre les uns et les autres
on voudrait tant
plus de bienveillance
vendredi 22 septembre
un monde
celui que l’enfant déchiffre
à grandes lampées d’envies
et tout ce qu’il doit retenir
pour grandir de minute en minute
et époustoufler ceux qui en sont
à plutôt perdre la mémoire
samedi 23 septembre
in fine
que reste-t-il de tous les livres lus
leurs fantômes nous habitent-ils longtemps
quelle trace laissée
blanche ou noire
quel sentier en soi tracé
est-on devenu autre
dimanche 24 septembre
sentir l’espace
se diffuser en soi
et habiter ce frissonnement
passer de la vision du dehors
à la vision du dedans
biseautée d’ombres
tenir le monde à l’écart
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