J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 20 janvier 2025

Ricochets/ Année 2/ Semaine 3

 


1/ Je m'interroge sur les paraboles qui nous ont été données comme une réalité durant la formation de l'enfance, sans nous les présenter comme un conte à déchiffrer et nous permettre de décrypter une parole qui ferait sens. Il est vrai que chaque parabole s'adresse à un Je en devenir, qui est en train de se construire et qui n'a jamais fini de poser des briques les unes sur les autres.

2/ Il y a cinq ans jour pour jour, je crois avoir volé. Le souvenir reste étrange car la chute fut dure mais c'est la sensation d'une sorte d'envol qui persiste. Ce sont les mots que l'on pose sur un évènement qui transforment celui-ci, qui le métamorphosent en ce qu'il ne se savait pas être. Et le fait de dire je crois que j'ai volé, n'est-il pas devenu une réalité ?

3/ Fuir dans les lignes qui se tracent sans trop savoir pourquoi, ni vers le lieu inconnu où elles se dirigent. Fuir dans l'immobilité du matin, bien au chaud devant son écran d'ordinateur, alors que dehors tout est gelé. Mais dans l'esprit cela fermente, un remous se met en mouvement, cela se disperse un peu, un sentier s'emprunte puis s'abandonne, et l'on divague dans des rêveries où un devenir peut s'écrire.

4/ L'esprit de divagation s'est installé en moi depuis l'enfance. Alimentant un désordre de la pensée, emmêlée dans les incertitudes, les fulgurances, les désarrois et les abandons. Perdue souvent, mais avec moi malgré tout, même si évadée souvent. À poursuivre les buées de vent qui traversent, qui propulsent dans cet ailleurs dont on ne saura jamais rien. Et puis le silence qui recouvre le tout, et le miroir à la fin.

5/ La lampe du bureau est allumée, la nuit n'a pas encore reculé. L'attente de la venue de la lumière du jour est grande chaque matin. Presque dans l'étonnement que cela se produise encore, malgré tout ce qui se trame dans le monde. Le livre de la vie continue de s'écrire. Et on habite dans ce livre. On est l'encre qui laisse trace sur le papier, entre les blancs de l'incertitude.

6/ Andrea Bocelli chante dans mon dos. La langue italienne auréole. Il y a des rituels non seulement nécessaires, mais aussi qui réinscrivent dans une histoire, dans son histoire. Besoin d'être seule pour ces bourgeons de vie, ces éclats dans le corps, ces vibrations dans le ventre. Pour remercier et penser à elle, raccorder toutes les cordes du temps, entre deux notes, entre deux souffles, entre des vies liées pour toujours.

7/ Le devenir de chacun, du bébé au vieillard, en passant par les différentes étapes de l'enfant et de l'adulte, est ponctué de tant de métamorphoses dont on n'a pas toujours une conscience éclairée. Êtres inachevés en marche vers notre accomplissement, dominés par un futur dont on espère toujours qu'une révélation va venir enfin au jour, afin de se rapprocher au plus près de soi, de notre être le plus profond.

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