J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

jeudi 11 juin 2020

Ecorchures

 

Elle, les souvenirs au rabot.
Jusqu’à l’épuisement des grappes de mémoire. Mûries et vieillies. Alourdies de troubles, dépolies par les ans Elle tente de capter, à la croisée des souvenirs, ce qu’il lui semble vrai, braquant les yeux sur l’écho des écorchures.
Se met dans le champ où les images déferlent, avec la densité grave d’une sorte de serre-livres du temps, sans vertige.
Sa seule boussole est faite d’incertitudes, qu’elle laisse sourdre, l’effleurer, puis l’éclairer, comme un monde qui déborde de l’ombre.
Elle gratte et rabote ces images éreintées. Sans se soucier de leur vérité. En un regard noyé elle se lance à l’assaut. Toute une série de salves, traquées comme traces d’indices, crépite et se diffuse dans une géométrie du n’importe quoi .
Une sorte de mélancolie auréolée de brume s’insinue alors au creux des pensées, sillonnant de rides son esprit épars . Du cimetière du passé, que sauver ?
L’aura peut-être de cet ailleurs.


1 commentaire:

mémoire du silence a dit…

OH ! Que j'aime ces mots.
Et ce texte au rabot.... :)))


Un silence horizontal
marginal dans un bouquet d’écorces
esquisses de corps imbriqués
comme une écorchure
silencieuse et fictive