Mais toi, à qui la nuit a cédé les plus
pures de ses images, et qui a tendu la main
dans le vide pour saisir ce qui passerait au plus près
de tes rêves : ouvre les yeux, soulève
ton corps, cherche au plus profond
de toi la parole qui s’est perdue, dans un
coin de ta vie avant que la mousse
du temps ne l’efface.
Peut-être est-ce juste un nom, peut-être
est-ce le synonyme de l’amour que tu n’as pas osé
confesser, ou la réponse à la question que
l’on t’a faite et que tu as laissé couler dans le silence
pour que rien ne change dans ton existence ; et
ce n’est que maintenant, lorsque la nuit est venue à ta rencontre,
que tu te souviens que ç’aurait pu être autre chose,
si avait été autre le chemin.
Ç’aurait pu être un hasard, une distraction,
un regard au loin, et subitement tu n’avais personne
devant toi. Maintenant, cependant, tends à nouveau
la main, et saisis ce que la nuit apporte dans sa vacuité,
juste pour qu’à nouveau tu saches, le mot que
tu n’as pas dit, le geste que tu n’as pas eu, le regard
distrait de ce qu’il y avait autour de toi, comme si
l’une de ces choses pouvait changer ta vie.
Nuno Jùdice ( poème traduit par Jean-Paul Bota, paru dans la revue de poésie la forge #2 -février 2024)
1 commentaire:
c'est juste beau
et beau et juste
ça touche le coeur
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