J'aime l'arête précieuse de vos mots, leur douceur violente, leur façon d'embrasser l'Univers à partir du plus petit évènement, l'incise qu'ils semblent inscrire dans le Temps. Comme si vous travailliez au couteau, au burin, à la manière d'un graveur, d'un orfèvre. C'est incroyable et c'est leur vérité: chacun de vos mots fut éprouvé. Mais pourrait-il en être autrement ? À quoi cela servirait-il d'ajouter des livres de poèmes à tant d'autres livres ? Le poème est une braise, il chante les commencements et la fin, il chante la vie et la mort, le sommet et le bas, il se moque des frontières, il est souvent perdu dans une chambre quelconque, au bord d'une fenêtre : « Mon pays est partout où il y a une table de travail, une fenêtre et un arbre sous la fenêtre. »
Joël Vernet "Cœur sauvage" ( L'Escampette 2015)

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