de mon étrange relation avec Virginia...
Reprenons le cours de l’atelier « à l’ombre de Virginia Woolf », nous en sommes à la sixième séance dans un des groupes où je partage ce travail. Nous allons porter un regard sur différentes nouvelles de Virginia Le travail se situe juste avant d’autres séances où chacun travaillera sa propre nouvelle. Je propose toute une série de premières phrases, les incipit, extraites de dix-huit nouvelles écrites tout au long de la vie de Virginia. Simplement la première phrase de chacune d’elles. Il s’agira alors d’écrire la deuxième phrase. Le titre de la nouvelle est donné. Le travail de chacun étant de s’adapter à la fois aux quelques éléments donnés dans cet incipit, à sa longueur, au rythme qui est déjà induit, à la manière d’ énoncer et au titre. Par exemple, le premier incipit donné est celui de Une maison hantée : Quelle que fut l’heure à laquelle on se réveillait, on entendait une porte se fermer.
Ce travail vu comme une manière d’entrer davantage dans l’écriture de Virginia, de voir comment elle « plonge » dans le texte. Elle a écrit une cinquantaine de nouvelles, et cela représente un élément fondamental de son écriture. Le but secret de cet atelier était aussi d’inciter les participants à attiser leur curiosité et de chercher à découvrir toutes les nouvelles proposées. On y trouve des visions impressionnistes, des petites pointes satiriques, de l’humour ; elle y aborde la condition féminine où beaucoup de figures de femmes sont mises à nu avec leur désir d’autonomie. Et l’art du récit est toujours bien mis en jeu également.
Les nouvelles ont des longueurs différentes. Certaines deux pages, d’autres une quinzaine. Dans Une maison hantée, une nouvelle de deux pages, on se retrouve dans une atmosphère onirique, on navigue dans l’incertitude, dans le fantastique. On ondule dans une sorte de symphonie avec l’introduction de thèmes mêlés de sensations et de sentiments, comme Virginia sait si bien le faire, qui enflent jusqu’à la fin de la nouvelle. La nouvelle, ou peut-être le poème en prose, Bleu et vert ne nécessite qu’une demi-page, pour nous offrir une méditation sur la perception des couleurs, sans réelle narration. Dans le verger est un texte qui me plaît particulièrement. Il est organisé en trois parties, dont chacune commence par les mêmes mots: Miranda dormait dans le verger, et ce qui est évoqué se retrouve dans les trois parties. La même scène est décrite de trois manières différentes. Dans la première, la vision de la narratrice est extérieure et les sons ont beaucoup d’importance. Dans la deuxième partie, on se retrouve plutôt dans les pensées de Miranda qui perçoit les éléments comme reliés, entrelacés à des éléments présents dans le premier jet d’écriture, et Virginia passe au « je », alors que dans les autres morceaux on sinue avec le « elle ». Dans la troisième partie, plus brève, est fournie une géométrie du verger , l'accent étant mis sur la relation entre la terre et l'air. Et la dernière phrase qui laisse le lecteur perplexe…
Cet atelier était le dernier avant un travail centré sur l’écriture d’une nouvelle personnelle.
à suivre...
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