J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

samedi 17 novembre 2007

Barbara






Barbara,

Je t'écoute ce matin, comme tant d'autres jours, le moral au bas de l'échelle. Tu as connu celà, tu sais donc de quoi je veux parler. On esquisse les gestes du quotidien avec parfois une suspension du mouvement et puis on achève, tant bien que mal, le geste amorcé en se disant qu'on ne va pas bien.

Je t'écoute et je sais que tu n'es plus avec nous depuis ce jour de novembre où ta voix s'est définitivement brisée. Ce soir là - où la présence de ta mort était si intense que je l'ai sue avant qu'elle ne soit annoncée - et pendant des semaines durant, tu as permis aux larmes qui m'habitaient de repousser les digues fangeuses protectrices de ma mémoire. Alors j'ai pleuré ton départ - et non pas ton absence puisque tu n'avais jamais été aussi proche de moi - et tous les départs de ceux que j'avais oublié de pleurer.

Je t'écoute me dire:
pleure pas
l'amour s'en va
mais tu le savais déjà
pleure plus.....
et puis aussi:
l'aube revient quand même
le jour se lève encore....
alors, je sais ta présence et je devine ta silhouette altière dans ce clair-obscur qu'est la vie.

Je t'écoute et je sais que tu ne seras jamais totalement morte comme tant d'êtres qui ne laissent rien de leur passage et dont la vie ne fut qu'absence. Je n'ai glané que quelques bouts de ta vie, échevelés dans tes chansons, ces étoiles que tu as semées et que j'écoute briller. Elles repoussent la nuit à l'haleine funeste.

Je t'écoute, et je sais que tu vas me quitter. On va te dire, te chanter, te crier, te murmurer: dis, quand reviendras-tu? et tu ne répondras plus.....

Laura

1 commentaire:

Tisseuse a dit…

la première fois que j'ai vu ce tableau, je me suis étonnée à penser qu'on pouvait associer de la couleur à Barbara.....
c'est à ce moment-là, je crois, que je l'ai vu et entendu sous un autre jour

je sais qu'elle t'accompagne