J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 9 novembre 2009

JE NE

 

une voix


"je 
ne"


visage comme retourné dedans
une peau morte laissée en face


devant la porte c'était
un bout de voix même pas
une révolte ou bien
elle était plus loin
serrée


à ce moment c'était
plus lourd
comme un mur comme
forcer pour accoucher sans pouvoir
dans l'autre langue donc
non


sans violence ou 
tournée vers soi d'abord
niant je
n'existe pas dans cette langue
peut-être cela


comment lire un visage
réduit au silence


qui peut caresser
à ce moment ce 
visage qui
ne pleure pas

Antoine Emaz  "JE NE"( Editions En Forêt)

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