J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

samedi 22 mai 2010

Regard 6



Le soleil baigne le haut du jardin et les arbustes. Le petit trapèze est encore sous l'ombre des arbres nains. Rien ne bouge, tout semble dans l'attente de cette caresse chaude dont chacun est avide. Je fais le décompte des arbustes: cela fait seize ans qu'ils sont là et j'aurais été dans l'incapacité de les énumérer: un sapin bleuté, un cyprès, un buis, un laurier-tin, un pin, un thuya et des buissons rampants que je ne saurai nommer... Dans l'échancrure entre cyprès et thuya, se love , à l'arrière-plan, un rosier à toutes petites roses que l'on nomme peut-être roses pompons; les petites boules rose n'ont pas encore montré le bout de leurs pétales... Au ras du sol, serpentent encore quelques ronces résistantes. 
Et si à force de regards insistants, je parvenais à apprivoiser ce jardin qui n'existe que pour me permettre de bâtir mon propre cloître inversé où lui-même ne serait qu' espace créant de la distance, un sas peut être, où une vie est mais où je ne suis pas.


étouffée sous les branches
l'aube secrète
patientait

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