J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mercredi 2 juin 2010

Regard 10



Le regard d'abord attiré par le ciel où de petites touffes de nuages froissées glissent de droite à gauche lentement, me laissant le loisir de décrypter quelques formes, d'y lire quelque message obscur. Les yeux errent dans cet azur, et je songe à ces mots de Breton posés dans "L'amour fou":
"C'est que regarder de la terre un nuage est la meilleure façon d'interroger son propre désir." Je songe à mes relectures célestes: à cet immense pré, au dessous d'un pic, où allongés, nous regardions ensemble le défilé nébuleux sans en faire une lecture commune, ou plus ancien encore dans mon souvenir , au visage de mon grand père reconnu alors même que je revenais de son enterrement. Sur ce couloir nébuleux, des souvenirs s'écrivent avant de s'évanouir, ombres du passé un instant ressuscitées.



le ciel est plus lointain
les mots plus étrangers
il ne reste que des ombres

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