Le klaxon du train actionné avant le passage sous le tunnel donne la tonalité du jour. Il ne me parvient avec force, comme ce matin, que lorsque le vent le dirige du côté de la maison. Il est temps de prendre le stylo et de rejoindre ma vitre d'observation. Je découvre que le laurier-tin a une excroissance à son sommet, un rameau qui grandit avec plus de rapidité que les autres, et qui rompt la rondeur harmonieuse qu'il arborait jusque là. Je me prends d'affection pour cette corne soudaine, cet esprit de liberté, d'indépendance qui l'anime ce matin. J'imagine une question ou une certitude affirmée, posée là avec insolence. Cette petite masse verte ferait une digression, s'évertuerait à suivre quelque chemin d'incohérence, à flâner sur quelque sente , au coeur d'un frisson, à se nourrir d'une sève secrète, suave et sucrée, à délirer sur des sentiers d'hallucinations.
élan
d'un désir d'ailes
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