J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mercredi 9 juin 2010

Regard 13



Une pluie fine lave le jardin. Des gouttes brillent sur de petites feuilles larges, sans doute mauvaises herbes, près des bruyères. De temps à autre, d'autres tombent du laurier-tin, achevant leur course sans bruit sur la terre. Tout est silencieux dans la rue grise. En haut, c'est à dire derrière la rangée de maisons qui surplombent la mienne, les hauts arbres de la colline de Bel Air s'agitent doucement, ondulent plutôt, répondant aux caresses du vent par un léger frémissement. La grisaille colore le fond du tableau. Je ne vois que des verts et des gris se mêlant ,lorsque mon regard, délesté de ses lunettes, endosse une vision de myope. Il fait flou. Il faudra trouver ailleurs les couleurs du jour.



gouttes d'aube
sur la faille du jour
la main tremble

1 commentaire:

Estourelle a dit…

Les regards égrènent les jours
colorés flous lumineux gris
en tableaux où les mots
se déposent en fines touches
impressionnistes