J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

vendredi 11 juin 2010

Regard 15



Le soleil baigne la totalité du jardin mais mon petit trapèze favori, protégé par les arbustes, repose encore à l'ombre, attendant ma venue un peu tardive et me faisant croire que j'assiste à un peu d'aube privée. Je regarde la lumière s'insinuer avec douceur entre cyprès et thuya, glissant lentement sur les feuilles des primevères éteintes depuis des semaines, se posant avec légèreté sur les pierres moussues, en révélant ainsi toute la délicatesse, se cachant sous le thuya pour réchauffer une terre caillouteuse. Mais il est vrai que je ne sais rien de l'aube et de ses parfums cachés. Je sais simplement son appel: je reste sur le seuil comme une statue de poussière.


l'os de l'aube
déchire
le rêve trop étroit

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