J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

jeudi 10 juin 2010

Regard 14



J'ai légèrement modifié l'angle du regard. Je me suis déplacée sur la gauche de la fenêtre, et je plonge donc davantage sur la droite révélée du jardin. Le laurier-tin massif en occupe une grande part, puis le pin nain et l'extrémité d'un autre buisson largement déployé. Au pied du pin, une plante rampante aux feuilles d'un vert clair panaché de jaune. De nombreuses plantes n'ont pas de nom pour moi, et cela me désole - et les noms donnés à certaines ne sont probablement pas les bons - ... Entre laurier-tin et pin, un interstice où s'infiltre, mais pas sur le même plan, plus haut sur le talus du bord de rue, un rosier avec une seule fleur, rose , de ce rose de robe de petite fille d'avant. De ce talus-là, dépassent les branches rouge-brun d'un prunus et le sommet élancé d'un épicéa, planté après le premier Noël passé ici, il y a quinze ans. Un buisson aux branches aiguisées, s'est invité pour faire croire à une haie, en bordure de jardin. Comme si les espaces vides n'avaient pas droit de cité. J'aime les espaces ouverts, les failles, les fissures,par où l'on peut se glisser et s'enfoncer dans quelque songe  et quelque solitude.



l'oracle de solitude
foudroie d'un cri
sur le seuil
 


1 commentaire:

Ange-gabrielle a dit…

j'aime aussi ces fissures par lesquelles on s'enfonce dans tes textes