J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mardi 6 juillet 2010

Regard 20



A trop fréquenter les rayonnages des bibliothèques ou librairies - je ne sais pourquoi les auteurs qui me sont chers sont souvent sur les étages élevés - j'ai l'impression que la mobilité de mon cou s'est amoindrie: mon regard posé au-delà de la fenêtre reste donc parcellaire et contraint. Afin de reposer mes vertèbres cervicales, je fixe le triangle inférieur laissé vacant par la fermeture aux trois-quarts du volet, et contemple quelques herbes folles oubliées, agitées par une légère brise, et des petits cailloux ronds et lisses dont je me saisirais volontiers afin de les sentir rouler au creux de la paume jusqu'à induire l'apaisement. La terre semble avoir gardé trace de l'humidité du récent orage, du moins dans sa couleur, et je me plais soudain à rêver du "dessous" de la terre.

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