J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mardi 20 juillet 2010

Regard 22


Dans l'interstice libéré par les volets presque clos, les minuscules fleurs mauves de la bruyère transfusée de Lozère, donnent à ce matin une saveur que je n'espérais pas. Mes yeux ne se poseront que là, sur ces brins qui en rappellent bien d'autres, s'infiltrent dans les tiroirs de souvenirs que j'ouvre de temps à autre pour que l'oubli ne gagne pas. Ils s'entrelacent avec les mots des poètes qui ont chanté cette fleur, l'ont dite mélancolique, fleur d'indigence ou de Toussaint. Les grappes de lumière qu'elle vrille en moi s'insinuent entre les silences des paupières closes.



invisibles
dans la masse sombre du temps
les sources tremblantes

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