J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

jeudi 14 octobre 2010

Regard 33

Levant la tête, je m’aperçois que le ciel s’est cassé en mille morceaux . Les petits aplats blancs, à la manière des empreintes de Viallat sont imprimés sur la couverture bleue, puis lentement s’amalgament donnant une sorte de relief bombé au-dessus du monde. Sur l’extrême gauche de la fenêtre, une trainée bleue persiste à prouver que le ciel existe. On repose les yeux sur les lignes du livre et on oublie le ciel. Lorsqu’on octroie une pause à la lecture, le bleu a chassé - absorbé - toutes les mousses blanches et ce n’est plus qu’un doux tapis d’azur qui règne désormais. Derrière le toit de la maison qui me fait face en surplomb , le soleil amorce son ascension et je sais que d’ici la fin de ces lignes, je serai transpercée de lumière. Très vite , je dois jouer avec les montants en bois du cadre de la fenêtre pour placer mon visage et jouer ainsi avec l’ombre portée sur la paroi claire du bureau.  Entourée de livres, je suis dans mon jardin d’ombres.

Aucun commentaire: