J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

vendredi 19 novembre 2010

Le Buffre



Je suis arrivée de Lodève et des poèmes. Des dramaturgies des hommes. Juste après Caylar juste après St Jean-du-Bruel on entre. Il n'y a rien c'est ici. L'admiration s'effare. On a quitté la pensée. Les mots tremblent dans des confins. Pas convoqués. L'arène est vide. Bordée de vide. Les mots rattrapent des torils à mi-chute. Des grottes. C'est immense. Et d'être là c'est immense. C'est l'immensité qui se précipite en vous trop étroit pour. Voudrait-en finir avec l'interminable, l'immense. Se jette dans vous l'étroit. Alors le pérenne vous éclate l'éphémère on se tait. Le pérenne c'est l'anéanti qui pousse. Demain l'autrefois le festin, nous. On est la gorge nouée où se précipite le causse. Une parole veut. Ne peut pas sous l'avalanche de voir. Se niche comme une chouette entre deux bouts d'immense. Dans un effritement. Là, peut. Dans la moraine du grand, peut un peu. Ferme des yeux et peut. Dans la draille, le malingre est roi.

Caroline Sagot Duvauroux "Le Buffre"  (Editions Barre parrallèle 2010)

( C'est l'article publié sur Terres de femmes qui a suscité l'envie de lire ce livre et bien m'en a pris...)

1 commentaire:

Estourelle a dit…

J'aime
Écriture d'un ressenti
Brute et vrai

Ça fait envie!
(une écriture ainsi)

Je pense que souvent on n'ose pas