J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mercredi 17 novembre 2010

Regard 39

J'ai repoussé le fauteuil près du mur des livres, et d'autres couleurs s'ouvrent. L'arbre rouge de la maison  sise en diagonale s'installe derrière le vitrage : chêne , hêtre, érable ou arbre inconnu... D'ici les feuilles sont trop éloignées pour me dire l'essence de l'arbre qui les porte. Armée, mais le mot est cruel, d'un appareil photo, je zoome sur le feuillage que j'emprisonne dans le viseur: c'est , me semble-t-il, celui de l'érable que je dirais sycomore. Ces deux mots associés m'entraînent dans un ailleurs, un temps recroquevillé; j'entends le craquement d'une branche où l'on pose le pied, une silhouette se faufile et un regard s'étire. Plusieurs fois en ce jour, je pencherai la tête pour regarder ce sycomore où je ne grimperai pas. Une fumée s'élève que le vent tire à lui comme on tourne une page.

Aucun commentaire: