J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mardi 24 mai 2011

jardin d’enfance 2

C’est une chaleur d’été, avec les sons de l’été, qui me  cueille ce matin. Dans le jardin de la maison d’enfance, assise sur le banc de bois écaillé, je pose les yeux sur les fils tendus , révélés par un soleil sans faille, des toiles d’araignées qui parsèment l’espace. J’aperçois sur le muret de clôture, recouvert de piles de tuiles rondes, un petit oiseau à l’identité indéterminée , dont la silhouette se découpe à contre-jour. Sur le mur perpendiculaire à sa droite, il y a un chat noir allongé négligemment . Nous sommes donc au moins trois dans ce jardin à ne rien faire d’autre que regarder, attendre, espérer quelque évènement ou simplement goûter à une sorte de paix. Deux queues-rousses narguent le chat et l’entraînent dans le pré voisin. L’oiseau et moi restons aux deux limites du terrain, sous un ciel ni bleu , ni blanc, mais de traces emmêlées, respirant la même tranquillité, n’étant que ce qui se tait mais à l’affût. Cela bourdonne, pépie, grillonne dans cet entre-deux du matin, où seule la lumière délivre l’éphémère. Au centre de soi. Une effervescence douce palpite entre les doigts, une sorte de récompense en équilibre sur le nouveau mur qui sécurise le jardin. C’est une terre sans fleurs - sans pleurs ai-je écrit – qui affirme une présence sauvage où une forme de joie se patine. Le soleil commence à brûler comme au plus fort de l’été. Tout est en avance cette année même cette impression de revivre enfin. 

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