J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

jeudi 16 février 2012

L'obscurité

L'obscurité latente des journées de deuil transperce d'une sorte d'hébétude. Les forces sombres pèsent sur les épaules. Plus rien ne bouge autour. Aucun refuge. Le temps et l'espace sont à traverser pourtant, sans guère de mots, le regard sur les lointains pour ne pas dériver. Le corps lui-même semble s'affaisser, alors même que c'est d'une élévation dont on ressent la nécessité. Quelque chose qui colmaterait cette obsession  de la faille et exhausserait vers la lumière. On songe à ces statues dogon aux bras levés où la tension des membres et la planéité dorsale créent cet élan vertical de l'homme, cette force vitale en un geste d'infini, empreint de sérénité. Quelque chose de l'aube.

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