Sur le seuil du livre, dans l'ombre opaque des mots qui portent l'horizon, et dans cet espoir d'une chaleur qui redonnerait chair aux morts, on attend, plein de fièvre. On en revient toujours aux mêmes pages, celles qui, crêtées d'écume, nous portent sur la vague d'un équilibre semblable à celui éprouvé lors de l'apprentissage de la marche. Notre infirmité à vivre nous pousse à guetter dans les hampes d'une parole écrite le territoire où nous pourrons séjourner, cette marge intérieure où, résistant à l'érosion, il serait possible de respirer, de penser.
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