J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

samedi 21 juillet 2012

Contact

                                              

      À chaque fois qu’on croit qu’une route est bornée par son point d’arrivée,
      que le sens est définitif, il y a l’horizon, encore derrière. On pourrait
      cesser d’y penser, considérer que cela ne nous concerne pas. On pourrait.
      Il y a beaucoup à faire déjà pour organiser l’espace dans lequel vivent
      nos corps, soumis au mouvement, contraints au repos. N’empêche. Chaque
      fois qu’on croit qu’ils peuvent évoluer comme ça dans leur espace, celui
      des dimensions, il y a toujours quelque chose en plus, la
tentation de
      l’atteinte, qui n’arrive pas à se faire complètement selon ces
      coordonnées-là.
      Alors on métaphorise. Alors on déplace des notions et des affects, comme
      si c’était des bagages acceptables, une nourriture, du lest, quelque chose
      qui consolerait du défaut de compréhension de ce lieu qui n’est pas un
      lieu, où il n’y a ni mouvement ni repos, mais où il y a une rencontre
      possible, qui ne serait pas fortuite.

      Cécile Portier " Contact" (Editions publie.net)

2 commentaires:

Patrick Lucas a dit…

Comme c'est vrai !
c'est derrière, au-delà, après l'horizon...
j'en fais tous les jours l'expérience
Magnifique

Bises

Estourelle a dit…

On est fait de fini et d'infini

Et nous on repart sur la route
des vacances

A plus