J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 24 septembre 2012

la place

J'ai traversé la place, déplaçant le pas déhanché des pigeons et ne laissant aucune trace sur le dallage blanc - les escargots sont bien plus forts que moi - . Des rires égarés que quelques arbres recueillent ont bousculé l'espace. Sur les lisières, des doigts d'herbe tentent de faire jardin entre les pavés. Les langues d'asphalte qui contournent la place dénudent, noire, la voix du regard. Au-delà, les façades où glissent les visages dans les marges de l'oubli. J'ai dessiné mon chemin, à grands pas , pour ne pas effleurer les solitudes lasses ni entrechoquer les ombres.

3 commentaires:

Michelangelo a dit…

E n ce 24 septembre, flottant entre deux âges, j'ai reçu ce texte, La place, comme un cadeau à moi destiné. J'y perçois des correspondances secrètes, comme des éléments d'un portrait que je me refusais à voir, un reflet touchant d'une réalité émouvante que je n'ai plus peur de regarder.
Merci

Laura- Solange a dit…

Je me sens soudain très contente d'avoir écrit ce texte: il était pour toi!

Neo a dit…

juste de l'autre côté
de la place
derrière le vol des oiseaux
dans l'impossible silence