J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

jeudi 16 mai 2013

errance






j'écoute l'errance de l'oiseau : de l'épicéa au muret, du forsythia au grillage, puis du rebord du toit à cet l'obscur du temps. je m'interroge sur les frontières de cet enclos ouvert où  se trace ce ballet dont je suis spectateur immobile. d'endroit en endroit elle volète, car j'ai reconnu la mésange, puis se pose avec hâte sur la poignée de la porte semblant contempler l'intérieur ou peu-être l'inquiétude de son reflet. pendant trois jours je resterai dans l'ignorance avec mes interrogations sur cette passion soudaine pour une poignée de porte et ne me hasarderai pas à poser ici les hypothétiques réponses qui ont traversé mon esprit. je l'ai aussi observée de l'intérieur attendant presque une parole, puis j'ai ouvert la porte vitrée: à trois reprises elle est entrée, a fait le tour de la pièce avec rapidité puis s'en est allée se poser sur l'arbre qui est en face. mais que chercher dans l'errance d'une mésange, l'ourlet d'une aile d' ange, le perdu retrouvé ou l'intense silence lesté de nostalgie...

Aucun commentaire: