J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mardi 21 mai 2013

lapsus oculi

je collectionne les lapsus oculi où s'entrecroisent des réalités en une collision d'images qui fusent sur l'océan du jour. les mots se fracassent alors dans l'incapacité à évoquer ce qui est vu par un regard distendu ou plutôt replié en méandres dans les coulées de lumière où se (re)posent parfois les yeux. je ne suis plus au diapason de la vision mais dans une sorte d'apparition d'une métamorphose d'un réel . dans ces quelques secondes du faux-pas de l'oeil, je glisse sur une arche d'ombres déchiquetée de lambeaux désaccordés dont les contours incertains recommencent le monde. Sur l'amidon du jour, je trébuche et réponds par une parure de velours au contrefond ombré à laquelle se noue la virtuosité chatoyante de soieries enrubannées. l'identité figée se délite dans un laps de temps court et la vision alors s'insinue dans une cartographie où le délire s'installe. de cette défaillance visuelle se ramifie un balbutiement que je ne sais pas: un sillon pour l'écriture.

1 commentaire:

Patrick Lucas a dit…

une route
comme un chemin d'aveugle
the road to the blind
la route des sens
celle du sens