Quand le silence et la paix s'établissent en moi, que je me trouve au
plus loin de ma solitude, je sens que je suis centré et comme ancré
dans l'essence de la vie. En de tels instants, le meilleur m'est donné,
et au plus intime, je ne suis plus que jouissance, ravissement.
En songeant à ces instants, il m'apparaît que s'il existe un sacré, il ne peut être que celui-ci. Il réside en notre for intérieur, là où nous oeuvrons à nous connaître, là où nous aspirons à vivre le beau, le bien, l'illimité (tout cela n'est qu'un seul processus). Le sacré qui était auparavant défini par l'Eglise et la religion n'a plus d'existence. Celui qui le remplace se confond avec le plus fondamental de nous-même, ce que nous avons de plus précieux, ce que nous devons vivre avec un maximum d'attention et de conscience. Toutefois c'est malheureusement ce que nous méconnaissons, tant le visible nous requiert, nous détourne de cet invisible qu'il est si facile d'oublier.
Il nous faut maintenir l'équilibre entre ces deux mondes qui rentrent souvent en conflit et font de nous des êtres déchirés par d'insolubles contradictions.
Charles Juliet "Apaisement" Journal VII 1997-2003 ( P.O.L. décembre 2013) p 107
4 commentaires:
comme c'est beau !
.... et si vrai !
.... et si "facile à oublier"
trouver la paix intérieure et la répandre... un chemin laborieux souvent !
de ce Sacré, Juliet en est pétri... le lire ou l'écouter est un apaisement...
merci
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