J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 2 mars 2015

sur le mur du monde


des lits d'eaux comme autant de coulées de larmes quand se regardent les images de destructions perpétrées dans le monde  s'amplifiant de toujours plus d'horreur. on écoute les bruits et les rumeurs qu'on voudrait bien enterrer dans un cimetière de mots et ôter ce poids de pierre qui entrave la langue. alors on enlumine les larmes et dessine des pétales autour pour qu'elles deviennent fleurs.

2 commentaires:

Patrick Lucas a dit…

et le monde continue
avec ses images
ses rumeurs et ses larmes

mémoire du silence a dit…

Il est d'étranges soirs où les fleurs ont une âme,
Où dans l'air énervé flotte du repentir,
Où sur la vague lente et lourde d'un soupir
Le coeur le plus secret aux lèvres vient mourir.
Il est d'étranges soirs, où les fleurs ont une âme,
Et, ces soirs-là, je vais tendre comme une femme.

Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Où l'âme a des gaietés d'eaux vives dans les roches,
Où le coeur est un ciel de Pâques plein de cloches,
Où la chair est sans tache et l'esprit sans reproches.
Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Ces matins-là, je vais joyeux comme un enfant.

Il est de mornes jours, où las de se connaître
Le coeur, vieux de mille ans, s'assied sur son butin,
Où le plus cher passé semble un décor déteint,
Où s'agite un minable et vague cabotin.
Il est de mornes jours las du poids de connaître,
Et, ces jours-là, je vais courbé comme un ancêtre.

Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Où l'âme, au bout de la spirale descendue,
Pâle et sur l'infini terrible suspendue,
Sent le vent de l'abîme, et recule éperdue !
Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Et, ces nuits-là, je suis dans l'ombre comme un mort.

Albert Samain