Lorsque la main
s'égare sur le kaléidoscope d'éclats que l'écorce décline, on
écoute palpiter, paume grande ouverte, l'esquisse d'un désir qui
sourd comme une musique ancienne. On est au seuil d'un inconnu qui
naît entre nos épidermes. Cela étreint comme un silence qui se
déroule lentement entre deux regards immobiles, se fixant avec
l'intensité d'une première fois et se sachant à la lisière d'un
nouveau monde. Dans cette chambre d'écho ne se dit rien d'autre
qu'une sorte de poème où riment des murmures, un balbutiement
parfois. L'arbre est là, sous la peau, dans cet oubli de soi, ce
bruissement de rien: l' impression d'étreindre le monde plein de
mystère et d'ombre.
La main tâtonne,
se perd dans ce débordement entre blessure et douceur, entre ce qui
est dit et ce qui ne peut se dire. Et puis la mousse au bas du tronc
où la main se repose.
1 commentaire:
superbe texte...
et sous l'écorce blessée coule la sève encore
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