J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

jeudi 28 avril 2016

Chemins de traverse

Quelque part , mais pas n'importe où.
Chacun marche avec sa constellation de lieux suspendue aux branches basses de sa mémoire. Ivre de rêves, l'enfant à cheveux blancs que je suis n'en finit pas d'arpenter des chemins de traverse où je sais retrouver, dans les arcanes du pas, le silence des pierres, l'ocre poésie de ruelles caressant des canaux ( à moins que ce ne soit le contraire), ou les seuils en ricochets lorsque se tournent les pages.

C'est un peu comme entrer dans le cri du ciel, dans cette espérance où, passager d'un bleu à nul autre pareil, on emprunte, les pieds dans l'aube, les chemins des égarements, qu'ils soient ceux des terres de bruyère, celles de Lozère plus particulièrement, où infiniment mes pas me ramènent et butent sur les pierres de granit, ou bien ceux des ruelles de Venise quand l'errance toujours me guide entre calli et campi les mains caressant les murs décrépis , ou bien encore ces chemins de livres , ces grands voiliers de l'imaginaire où je vague depuis si longtemps toujours à la recherche de mon nord. 

Ces trois lieux sont mes cathédrales de pierre et de brume où mon cœur ne cesse de battre, dans l'entrelacs muet de l'ombre et la lumière. 



texte écrit pour la consigne de Kaléidoplumes de la semaine dernière

1 commentaire:

Patrick Lucas a dit…

belle envie de découvrir
le cri du ciel