8/
Comment s'appelaient ces jeux pour les enfants où il fallait
découper avec un poinçon des formes pré-dessinées ? C'est à
cela que je pense lorsque je fixe cette sorte d'animal cernée d'un
creux profond où l'on sait des gorges, délimitant ce Causse, le
Méjan, aimé et arpenté à de nombreuses reprises. On poinçonnerait
ainsi le pourtour et la partie détachée s'élèverait,
s'envolerait : de toute évidence lorsque l'on est dessus, on se
sent sur un nuage et se retrouvent les mots de Julien Gracq évoquant
ce lieu : images d'un dépouillement
presque spiritualisé du paysage, qui mêlent indissolublement, à
l'usage du promeneur, sentiment d'altitude et sentiment d'élévation.
9/
Tourner la carte à l'envers, c'est ainsi qu'est la Lozère pour
moi ; elle n'a longtemps été que ce petit hameau de Margeride
- le plus au Nord - d'où mon regard s'étendait vers les lointains.
Puis les années s'accumulant, j'ai parcouru ses territoires si
différents, exploré l'Aubrac, le mont Lozère, les Causses et les
Cévennes, sans oublier l'œil bleu de Naussac. Et chaque année
encore , je roule sur ces routes à la recherche d'esquilles de
souvenirs, le regard écorchant les talus et se faufilant dans les
strates de pierre pour dénicher la gangrène du temps.
Suite des 14 fragments pour ce texte proposé à l'atelier d'écriture initié par François Bon sur son site Tiers-Livre .
Suite des 14 fragments pour ce texte proposé à l'atelier d'écriture initié par François Bon sur son site Tiers-Livre .
La consigne est en lien avec Francis Ponge
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