voix
d’avant: ce sont elles qui, sans cesse, s’immiscent entre les
lèvres, imposent leur phrasé, un vocabulaire , n’ont aucune
raison de passer par là, et pourtant se glissent et s’invitent à
chaque coin de page
le
dehors du dedans: intimement
liés, le miroir brisé de l’un renvoie les images floues de
l’autre en une manipulation permanente, et inversement
le
dedans du dehors: intimement
liés, les murmures qui s’agitent à l’intérieur dessinent la
géométrie des ombres qui s’étalent à l’extérieur , et
inversement
cartographie
des ombres: quelque
chose ou quelqu’un s’approche,
vous frôle puis s’éloigne
esquissant une chorégraphie entre ombre et lumière , un monde se
détache, un rêve s’élabore
passerelles
d’incertitudes: quelque
part un peut-être, peut-être, un fil de funambule où avancer en
vacillant des cils
échardes
obscures: à
la pointe du cri, ce
qui tenaille dans les tripes et saigne et suinte, quand on ne s’y
attend pas, et n’en finit
pas de recommencer
d’un
regard flou:
celui qui permet tout, qui
fait basculer du fermé à l’ouvert, qui
fait inventer de nouveaux astres, décline une ponctuation de
couleurs, réveille des fantômes, efface les visages, effleure ce
qui affleure dans l’image, invente son vocabulaire
arrêt
sur marge: cela
bruit, cela se meut, cela s’emplit se vide, cela respire, cela se
recentre, cela s’écarte , mais celui qui regarde est toujours dans
la marge
un
peu d’éperdu: hors
du droit chemin , l’esprit
troublé par ce qui advient ou
ce qui ne se voit pas ou
ne veut pas être vu, à ne plus trop savoir ce que les mots écrivent
jours
d’apparitions: dérives
diaphanes par ces rais de lumières nés des mots qui s’épousent
et polarisent le regard jusqu’à mettre au jour , à mettre en
lumière quelques
traces
qu’on pensait disparues
les
corps empêtrés: ils
n’arrivent pas à s’échapper de l’histoire, à
prendre leur envol, tout
emberlificotés d’eux-mêmes, englués d’une vie qu’ils n’ont
pas choisie
carte
d’intensités: entre
ombres et lumières toujours des flaques de vies , fanaux bleuâtres
sur les bas-côtés d’une ville délivrée des lacis d’une
mémoire
sans
jamais arriver quelque part: errance
dans les rues, errance dans les souvenirs, s’enfuir, éviter,
tourner autour, effleurer l’ailleurs, des mots sur des images qui
obsèdent, fuite
intérieure
tranchées
d’ombres: des
mains qui se blessent à traverser des lieux où il n’y a plus
aucune raison de passer, s’accrochent aux barbelés des souvenirs
jusqu’au doute
ce
petit ourlet de riens: ce
que l’on ne voit pas, bien cousu sous l’envers du tissu, cet à-
peu-près aplati sous la pliure , la clé de la table d’orientation
38ème texte (correspondant à la proposition d'écriture de la vidéo 38 ) pour l'atelier d'écriture d'été animé par François Bon sur son site Tiers-Livre: " Construire une ville avec des mots".
38ème texte (correspondant à la proposition d'écriture de la vidéo 38 ) pour l'atelier d'écriture d'été animé par François Bon sur son site Tiers-Livre: " Construire une ville avec des mots".
1 commentaire:
jamais : rêve définitif
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