Nulle vie ne dit ce qu'est un homme. Ce que nous sommes demeure inconnaissable. La géologie de nos heures et de nos humeurs, toute cette rumeur amortie de notre existence, coïncide rarement avec notre profondeur.
Qui, cependant, n'a jamais senti, affleurant un instant sa chair, cette froide et calme pesée d'une lame affilée: la sombreur douce, la dureté sereine de son visage originel?
(...)
En chacun de nous, une haute silhouette silencieuse s'éloigne depuis toujours dans le mouvement d'herbe de notre nuit. En chacun de nous, son mystère continue de rôder en liberté dans nos silences ensauvagés. En chacun de nous, les hordes grises des forces de l'ordre, formées dans notre esprit sur les bancs de l'école, sont lancées sur ses traces.
Pierre Cendors " Minuit en mon silence" ( Editions Le Tripode 2017)
1 commentaire:
La sombreur douce me plait beaucoup
la retrouver et se réconcilier avec
est un chemin...
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