J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

samedi 26 octobre 2019

huis-clos


Elle, sous le huis-clos des paupières.
Entre les herbes folles et les gouttes troubles. L’orbe de son chant. Lieu clos hors du commun, écho du vaste monde. Ce sont des arbres et des maisons fantômes qui bordent les talus des chemins, qu’elle devine dans ce nuage peuplé d’invisibles.
L’ourlet blanc du bord de sa mémoire s’effiloche au rythme de sa respiration, en un froissement d’herbes sèches.
Elle se trouve au sein d’un paysage confus grignoté par la nuit, plein de grands pans d’ombres et de pensées obscures.
Dans ce berceau de cendres, elle creuse un sillon. Une rigole d’encre où puiser. Par ces éclats de songe, la brume est écartée. Et cela s’épanche, se diffuse, fait se lever des ombres qui enfantent à leur tour.
Une sorte de soliloque alors où des pensées se déplient, se libèrent des étaux du temps et caressent le mirage d’être. Comme des voix évaporées du vent.
Ouvrir les yeux: le bleu palpite.